Au cours de mon expérience, j’ai été confronté à un défi majeur dans la mise en œuvre de la gouvernance partagée et de la cogestion : la divergence des méthodes de travail entre les institutions gouvernementales et les acteurs privés dans le cadre des partenariats public privé. Cette différence se manifeste notamment par des décalages dans le rythme d’exécution (processus lent et hiérarchisé côté public vs approche rapide et orientée résultats côté privé), la gestion des priorités (intérêt public à long terme vs recherche d’efficacité ou de profit), ou encore par des oppositions entre bureaucratie rigide et flexibilité opérationnelle. Les pratiques de suivi, de transparence et de responsabilisation diffèrent également, créant des zones de tension.
Pour surmonter ces obstacles, j’ai adopté plusieurs approches complémentaires :
- Etablir un cadre de collaboration clair et consensuel dès la phase d’analyse et d’engagement des parties prenantes, en corédigeant un protocole d’accord définissant précisément les rôles, responsabilités, mécanismes de décision et valeurs partagées (telles que l’équité, la durabilité ou la transparence)
- Harmoniser les attentes dès le départ, en organisant des sessions de dialogue stratégique pour s'accorder sur les résultats attendus et les contraintes de chaque partie
- Instaurer un dialogue continu, à travers des réunions de coordination régulières et des canaux de communication ouverts, pour prévenir les malentendus et ajuster les actions en temps réel
- Travailler par objectifs mesurables, en se concentrant sur les résultats concrets à atteindre, plutôt que sur les processus, ce qui permet une plus grande convergence opérationnelle
- Reconnaître et valoriser les complémentarités entre partenaires, en misant sur les forces respectives (légitimité institutionnelle du gouvernement, efficacité technique ou logistique du secteur privé) et, en organisant des ateliers croisés pour renforcer la compréhension mutuelle et la collaboration intersectorielle